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Benjamin Voisin : « Avec moi, c'est premier ou rien »

(Philippe Quaisse/PASCO)
(Philippe Quaisse/PASCO)

Benjamin Voisin, acteur de 27 ans, raconte dans la rubrique « Fenêtre sur corps » du « Magazine L'Équipe » comment le sport est indispensable dans sa vie quotidienne. Entre renforcement musculaire, ­running, natation, escalade en salle, Benjamin Voisin n'arrête jamais.

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« Dès que je vois des échafaudages dans la rue, c'est parti : je me lance dans des tractions. C'est mon petit plaisir, en complément de séances plus classiques. Je pratique un sport tous les jours, j'adore ça. J'alterne renforcement musculaire, ­running, natation, escalade en salle... Sans compter la danse en boîte qui permet d'évacuer gras et alcool...

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Gamin, je suivais vaguement mon beau-père qui jouait au foot en DH (Sixième Division), mais je trouvais bien plus stylé de lire. À tel point qu'on me surnommait "Rimbaud" au collège. Le sport est arrivé plus tard, avec la vie adulte, la découverte des impôts et des complications de l'amour. Le sport est devenu important pour ma santé physique et mentale. Il n'y a pas mieux qu'une séance d'endurance pour réfléchir et ­combattre ses démons.

J'ai l'esprit de compétition très développé. Avec moi, c'est premier ou rien, je suis mauvais perdant. À vélo, je n'aime pas être doublé. Quand je perds au ping-pong ou à la console, je rumine. Certains de mes amis ne veulent plus jouer avec moi, d'ailleurs.

« Pour incarner Paul, le tireur olympique naïf de l'Esprit Coubertin, je me suis entraîné au pistolet à 25 mètres dans un club de Malakoff »

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À mes débuts dans le métier d'acteur, je voulais niquer tout le monde. Si je n'étais pas retenu à un casting, je ­voulais savoir qui m'avait volé mon rôle. Mais la seule vraie bagarre qu'il convient de mener, c'est face à soi-même, alors je me suis concentré sur moi plutôt que sur des ennemis potentiels. Comme par hasard, c'est là que ça a commencé à marcher. La reconnaissance m'a apaisé.

Pour incarner Paul, le tireur olympique naïf de l'Esprit Coubertin (en salles le 8 mai), je me suis entraîné au pistolet à 25 mètres dans un club de Malakoff. J'ai aussi regardé beaucoup de vidéos du Français Jean Quiquampoix, champion olympique en titre, pour choper la façon de se positionner, de respirer. Même si c'est une comédie, je voulais paraître crédible.

« J'ai envie d'un vrai film d'action. Sauter d'un pont, s'accrocher à un hélico, faire du deltaplane, se bagarrer... Faire mon petit Belmondo, en somme »

De mon apprentissage de comédien, j'ai gardé une habitude : suivre une personne dans la rue pour copier sa démarche jusqu'à ce qu'elle me soit ­naturelle. Ce n'est pas qu'un jeu, cela permet de s'exercer à trouver la bonne posture pour un personnage. Pour le rôle de Paul, par exemple, je cherchais une sorte de raideur toute en longueur.

Il m'arrive de jouer davantage avec mon corps. J'ai pris du muscle pour Été 85, de François Ozon (2020), et j'ai perdu 10 kg pour les Âmes soeurs (2023), d'André Téchiné. Là, j'ai suivi un régime radical à base de pommes, d'asperges et de cigarettes combiné à de la course, vêtu d'un sac-poubelle pour encourager la sudation. Je l'ai fait de ma propre initiative, comme une carte de visite pour dire aux cinéastes : ne me cantonnez pas à un rôle, je suis ouvert à tout.

J'ai adoré découvrir la voltige à cheval pour le téléfilm Je sais tomber (2018). En parlant de chutes, j'ai bien donné à moto. Je me demande comment je suis toujours vivant après mon dernier accident. J'ai eu une épaule flinguée et j'ai plié ma Guzzi mais je suis remonté en selle dès le lendemain.

Benjamin Voisin, c'est...
1,85 m pour 75 kg.
20 à 30 tractions par jour et du sport quotidien (« Si j'avais le temps, j'en ferais deux heures par jour »). Une douzaine de cigarettes (« Mais je compte arrêter en mai, après le tournage de la série Carême pour AppleTV + »).
10 films dont Illusions perdues récompensé par 1 César du meilleur espoir masculin en 2022.
1 actu : l'Esprit Coubertin, de Jérémie Sein, en salles le 8 mai.

J'adorerais jouer un motard, à condition que la moto ne soit pas qu'un hobby du héros. J'aimerais recevoir un scénario qui interroge le rapport à la vitesse, à la mort. Plus largement, j'ai envie d'un vrai film d'action. Sauter d'un pont, s'accrocher à un hélico, faire du deltaplane, se bagarrer... Faire mon petit Belmondo, en somme. »

publié le 3 mai 2024 à 14h00 mis à jour le 3 mai 2024 à 14h00
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